Débat d'orientation budgétaire :

Chaque année, le débat d'orientation budgétaire est l'occasion pour l'équipe municipale de dévoiler les prospectives financières de la commune. Lors du dernier conseil municipal, les élus se sont prêtés à cet exercice.

Voici l'intervention du groupe à ce sujet :

"Madame le Maire, chers collègues,

Cette année encore, le débat d’orientations budgétaires a lieu dans un contexte contraint : l’Etat a décidé de geler les dotations versées aux collectivités territoriales. Dans les faits, elles diminuent puisqu’elles ne suivent pas le rythme de l’inflation. Toutes les collectivités sont touchées, toutes les collectivités rencontrent de ce fait des difficultés pour finaliser leur budget.

A Vénissieux, la dotation globale de fonctionnement et la dotation générale de décentralisation baissent.

Ceci dit, dans le même temps, la dotation de solidarité urbaine et la dotation de développement urbain, qui visent plus particulièrement les villes les moins favorisées, augmentent.

En revanche, la dotation de solidarité communautaire diminue, c’est un fait. Rappelons pour mémoire que cette dotation est versée par le Grand Lyon. La communauté urbaine dispose pour ce faire d’une enveloppe fixe qu’elle répartit en fonction de critères précis (démographie, revenu moyen par habitant, ressources de la commune) entre toutes les communes du Grand Lyon. Donc le montant reçu par chaque commune varie chaque année, dans une marge de 10%.

Au final, les dotations et participations augmentent de plus de 500 000 euros. Et globalement, les recettes de fonctionnement augmentent de presque un million d’euros (selon la note présentée au BM du 11 janvier dernier).

Nonobstant la baisse de la dotation de solidarité communautaire, le Grand Lyon est présent sur Vénissieux, par le biais de nombreux investissements sur le territoire de la commune : réfection des trottoirs, travaux du Boulevard Urbain Est, réhabilitation de Vénissy, autant de projets que la communauté urbaine finance !

La communauté urbaine agit également sur la commune grâce à ses nouvelles compétences. Il est ainsi question qu’elle prenne en charge la compétence « énergie » et donc les réseaux de chaleur. C’est une opportunité pour Vénissieux alors qu’une seconde chaufferie bois est à l’étude et que le réseau a grand besoin d’être rénové.

Dans ce cadre, il est important de créer plus de synergies avec le Grand Lyon, de poursuivre les discussions qui existent déjà, comme sur le Puisoz, afin de montrer aux Vénissians que nous agissons ensemble pour améliorer leur vie quotidienne.

Vous proposez dans ce rapport trois axes.

Le premier : contraindre les dépenses de fonctionnement au détriment du service public. Bien entendu, pour nous, il n’est pas question de diminuer la qualité de service offert aux Vénissians, non plus que la « quantité ». Médiathèque, crèches, ATSEM, cadre de vie, tout est important. Les difficultés budgétaires ne doivent en aucun se traduire par une dégradation des services aux habitants, qui ont besoin des collectivités puisqu’ils ne peuvent plus compter sur l’Etat.

Le deuxième : réduire le rythme des investissement au détriment du développement de la ville. Vénissieux est dynamique. De nombreux projets sortent de terre ou sont prévus pour les prochaines années : réhabilitation du gymnase Jean Guimier, construction du groupe scolaire et de la maison de l’enfance Joliot-Curie, Vénissy. La ville investit, pour les bien-être de ses habitants. Nous ne pouvons pas renoncer à nos projets, sous prétexte que les dotations de l’Etat diminuent. A nous de trouver d’autres sources de financement pérennes.

Le troisième : augmenter les ressources fiscales. C’est un levier qui peut être utilisé pour assurer une plus grande partie de nos recettes. Mais c’est un levier difficile à manier. D’un côté, il permet aux collectivités, et donc à notre commune, d’assurer une partie de son autonomie financière ; de l’autre, une nouvelle augmentation des impôts, un des plus forts de l’agglomération, sur notre commune pèserait encore un peu plus sur le budget de nos concitoyens, bien malmenés par la crise. D’autant que si la population augmente, comme nous le souhaitons tous, les recettes fiscales augmenteront également mécaniquement.

Voici donc un quatrième axe, aux multiples pistes :

- recourir plus volontairement à l’emprunt pour financer les grands projets de la ville (notre situation financière est saine, cela permet également de pallier la baisse de l’épargne nette)

- optimiser les moyens dont nous disposons pour gagner en efficience (à recette constante, envisager une remise à plat dans l’organisation et les missions des services pour répondre aux nouvelles missions et apporter encore plus de services à la population, avec le même nombre d’agents).

- mutualiser les moyens avec le Grand Lyon, avec nos voisins, pour mener des projets d’envergure qui seront utiles à tous

Ne nous laissons pas abattre pas le contexte national et les agissements du gouvernement loin, bien loin des préoccupation des Français. Montrons qu’à Vénissieux nous pouvons sortir de cette crise plus fort qu’auparavant, en prenant des décisions courageuses.

Je vous remercie."

Le budget primitif pour l'exercice 2011 sera voté lors du prochain conseil municipal, le 14 mars.