Le groupe des élus socialistes a profité du conseil municipal pour exprimer son soutien aux peuples tunisien et égyptien :
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| Par VOA Photo/L. Bryant (VOA: Tunisia Unrest, slideshow) [Public domain], via Wikimedia Commons |
"C’est le 17 décembre que tout a commencé. Un jeune de 27 ans diplômé mais sans emploi, vendait des légumes sur le marché à Sidi Bouzid en Tunisie pour subvenir aux besoins de sa famille. Ne possédant pas d'autorisation officielle, il se fait confisquer sa marchandise à plusieurs reprises par les employés municipaux. Essayant de plaider sa cause et d'obtenir une autorisation et la restitution de son stock auprès de la municipalité, il s'y fait insulter et chasser. Pour protester contre cette injustice, il s'immole devant le siège du gouvernorat. Deux semaines plus tard, le 4 janvier 2011 Mohamed Bouazizi est décédé. Ce décès n’est que la partie immergée de l’iceberg, dans ce pays où la faim, le manque de liberté politique, la répression ont longtemps régné.
Cet acte désespéré a provoqué des émeutes dans sa ville natale. Puis la grogne s’est étendue peu à peu à travers tout le pays.
Les manifestations insurrectionnelles vont néanmoins continuer, malgré une forte répression de la police tunisienne qui n’hésite pas à tirer à balle réelle sur la foule engendrant une révolution qui conduit à la fuite de Ben Ali qui trouve refuge en Arabie saoudite.
Déjà une centaine de morts, sans compter les tortures et sévices causés au tunisiens depuis 23 ans et la révolution continue. Le peuple se bat pour sa liberté, pour sa dignité, pour le droit de s’exprimer et d’être respecté. La révolution tunisienne est un exemple pour les peuples qui subissent les régimes autoritaires ailleurs en Afrique.
Pendant les 23 ans où Ben Ali a été au pouvoir, jamais les Européens, dont nous faisons partis et les Etats Unis, n’ont dénoncé le régime. Bien au contraire, ils ont couvert la dictature en Tunisie en prétextant que Ben Ali était un rempart contre l’extrémisme musulman. Le gouvernement français, par la voie de Michèle Alliot-Marie, ministre des Affaires étrangères, a même proposé son aide et son expertise pour mater la rébellion !
Aujourd’hui encore, la France de Sarkozy couvre des dictateurs aux régimes autoritaires et les reçoit en grande pompe comme elle a reçu le général Khadafi ou le président chinois Hu Jintao.
Jusqu’à quand allons-nous bafouer nos valeurs croyant sauver les intérêts économiques ? Quel est ce pays des droits de l’homme qui accueille des tortionnaires et qui ferme les yeux sur les régimes autoritaires ?
Nous soutenons le peuple tunisien dans sa lutte et dans sa quête de liberté. Nous espérons qu’il trouvera le chemin de la démocratie, sans que les grandes puissances européennes, américaines ou les politiciens ne le privent de sa liberté de choisir son avenir.
La situation tunisienne a fortement inspiré d’autres peuples du monde arabe. L’Egypte s’embrase également. Aujourd’hui, Hosni Moubarak, au pouvoir depuis trente ans, s’accroche encore à son fauteuil de président, malgré la pression de la rue. L’opposition s’organise, malgré le manque de soutien des pays occidentaux qui appellent timidement à la transition.
Ici, dans cette assemblée, nous assurons le peuple égyptien de notre soutien et souhaitons à ce mouvement un aussi grand succès que le mouvement tunisien.
Les socialistes soutiennent la démocratie où qu’elle s’installe."
Le conseil municipal a voté en fin de séance le principe de la solidarité avec les peuples qui luttent pour leur liberté.

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