mercredi 15 décembre 2010

La santé au coeur de la ville

A l'occasion du dernier conseil municipal, un rapport portait sur l'Atelier Santé Ville, son bilan de fonctionnement pour 2010 et ses actions pour 2011. L'occasion pour le groupe de rappeler l'importance de la santé au quotidien et de mettre en cause la politique actuelle du gouvernement en la matière.

Voici l'intervention du groupe :

"Madame le Maire, chers collègues,

L’Atelier santé ville est un axe majeur de la politique de la ville. Il a pour objectif de lutter contre les inégalités et les exclusions en matière de santé publique. Par ses missions de prévention, il vise à rendre chacun acteur de sa santé.

Depuis des années, la droite pratique une politique de rationnement des soins visant à « responsabiliser » le patient (franchises médicales, hausse du forfait hospitalier, déremboursements). Année après année, les Français constatent la diminution de leurs remboursements : l’assurance-maladie prend aujourd’hui en charge à peine plus de la moitié du coût des soins courants, et certaines dépenses importantes, tels les frais dentaires ou optiques, ne sont quasiment pas remboursés.

Cette politique est complètement inefficace pour limiter les dépenses car elle n’agit pas sur la cause réelle de leur augmentation. Elle est en outre injuste et contre-productive : 9 millions de nos concitoyens doivent renoncer chaque année à se soigner pour des raisons financières, soit 20 % de plus qu’il y a quatre ans. Le renoncement aux soins ou leur report n’est pas marginal et se traduit par l’aggravation de pathologies dont la prise en charge retardée coûte in fine plus cher à la collectivité.

Cette politique conduite depuis des années, qui consiste en réalité à transférer des dépenses de l’assurance maladie aux assureurs privés, doit être interrompue. Sous prétexte de ne pas augmenter les impôts, cette politique entame le pouvoir d’achat des ménages en augmentant les cotisations complémentaires, qui ont cru de 50 % en sept ans. Le transfert aux complémentaires, c’est un impôt, réparti de manière injuste puisque à la différence de la Sécurité sociale, les cotisations de la plupart des complémentaires ne sont pas calculées en fonction des revenus.

Il est plus juste et plus efficace de socialiser la prise en charge des dépenses de santé. Le Parti socialiste affirme un objectif clair : l’assurance maladie doit à nouveau rembourser une part essentielle des soins nécessaires, principe durement mis à mal par la multiplication des franchises médicales et autres forfaits sur les consultations. Les soins dentaires et optiques, qui sont des soins essentiels et qui n’ont pas de raison d’être laissés au marché comme aujourd’hui, doivent être enfin pris en charge normalement par la solidarité nationale ; Il faut agir en même temps pour en faire baisser les coûts. De la même manière, il faut encadrer strictement les dépassements d’honoraires, qui n’ont cessé de progresser au cours des dernières années et lutter contre les refus de soins des bénéficiaires de la CMU et de l’aide médicale d’Etat.

Les incidences de la loi Bachelot, la mise en place des Agences Régionales de la Santé et la loi HPST (Hôpital Patients Santé Territoires) non seulement mettent en concurrence les différents acteurs de ces secteurs mais impactent sur la qualité des soins et du service rendu ainsi que sur le coût des prestations des patients et des usagers. Il faut en finir avec la marchandisation de la santé et la privatisation des services au détriment de la prise en compte de l’intérêt général qui réside dans le service rendu aux patients et dont les conséquences directes sont à terme, une ségrégation dans l’accès aux soins, en particulier concernant la suppression de certains services dans les hôpitaux de proximité, dans les EPAD (Établissement pour Personnes Âgées Dépendantes) et enfin les établissements du secteur social et médico-social.

Malheureusement, la santé n’est pas dans les priorités du gouvernement et notre système de sécurité sociale est menacé, comme en témoigne le vote de la loi de financement de la sécurité sociale.

Les dernières semaines ont en effet apportées leur lot de mauvaises nouvelles :
- taxe sur les mutuelles, qui entraîneront des hausses de 4 à 12% des cotisations,
- nouveaux déremboursements de médicaments,
- menaces sur l’aide médicale aux étrangers, dont les conditions d’accès vont être durcies,
- nouveau scandale autour du Médiator qui témoigne de la collusion entre l’industrie pharmaceutique et le pouvoir…

Et une nouvelle fois, ce sont les Français et nos concitoyens qui vont payer !

Les replâtrages ne sont plus de mise, il est temps de refonder l’organisation des soins de premier recours, afin de garantir l’accès de tous les Français à des soins de proximité de qualité.

La lutte contre ces inégalités inacceptables doit être le premier de nos objectifs. Notre ambition est de garantir l’universalité de l’accès aux soins et d’améliorer durablement l’état de santé de l’ensemble de la population."

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