vendredi 5 décembre 2014

Et si l'on parlait mixité à Vénissieux ?



En 2013, selon les chiffres officiels du Grand Lyon, la commune de Vénissieux comptait 12 277 logements sociaux soit 50,32 % des 24 400 résidences principales.

Est-ce trop ? pas assez ? le bon équilibre ? Un chiffre, aussi précis soit il, ne veut rien dire s’il n’est pas expliqué et comparé à d’autres indicateurs.

Voici un tableau présentant les plafonds de revenus permettant d’accéder aux différents logements sociaux, les constructions et l’évolution pour la période 2008-2013.



Nombre de personnes au foyer
Logement financé à l'aide d'un PLAI
Logement financé à l'aide d'un PLUS
Logement financé à l'aide d'un PLS
1
11 006 €
20 013 €
26 017 €
2
16 037 €
26 725 €
34 743 €
3
19 283 €
32 140 €
41 782 €
4
21 457 €
38 800 €
50 440 €
5
25 105 €
45 643 €
59 336 €
6
28 292 €
51 440 €
66 872 €
Par personne supplémentaire
+ 3 155 €
+ 5 738 €
+ 7 459 €
Stock au 31/12/2013
8600
918
1949
Evolution 2008-2013
209 (18%)
755 (65%)
197 (17%)


La construction de logements sociaux n’est possible que grâce à des prêts financiers garantis par l’Etat. Ces prêts sont d’autant plus avantageux que les logements dont ils vont permettre la construction seront réservés à des personnes à faible ressources. En simplifiant, il existe 3 types de prêts :
-Les PLAI (prêt locatif aidé d’intégration) permettent de construire des logements pour les familles les moins aisées. Pour pouvoir y accéder, un ménage de 4 personnes ne doit pas gagner plus de 21 457 € par an.
-Les PLUS (prêt locatif à usage social) permettent de construire des logement pour les familles modestes. Pour pouvoir y accéder, un ménage de 4 personnes ne doit pas gagner plus de 38 800 € par an.
- Les PLS (prêt locatif social) enfin, permettent de construire des logement pour les familles intermédiaires. Pour pouvoir y accéder, un ménage de 4 personnes ne doit pas gagner plus de 50 440 €  par an.

Ce sont les mairies qui principalement déterminent le pourcentage de ces différents prêts nécessaires à la construction des programmes de logement. On peut donc déduire des proportions de ces prêts le modèle de population souhaité par les municipalité. 

Pour Vénissieux, selon le répertoire officiel des logements locatifs sociaux, on compte 75 %  de logements PLAI,  8 %  de PLUS  et 17 %  de PLS. Cela signifie que sur  les 1 547 logements locatifs sociaux financés entre 2008 et 2013, 83% seront réservés à des familles à faibles ou très faibles revenus.



La ville fait donc porter ses investissements actuels sur les PLUS, après avoir favorisé les PLAi. L'installation de ménages issus des classes moyennes qui pourraient bénéficier de logements PLS est donc plus rare.


C’est à l’évidence un choix très généreux que de réserver les trois quart des nouveaux logements aux familles les plus fragiles. Mais on peut légitimement se poser la question des effets d’une telle politique. Si seules quelques rares communes dans la Métropole font un tel effort pour le logement des plus défavorisés, que se passera-t-il dans 10 ans ?  Vénissieux ne se transformera t il pas grâce  - ou à cause  - de cette générosité en un ghetto de pauvres ? Rend-on réellement service aux familles populaires en les concentrant dans les même communes, dans les mêmes quartiers ?

Les élus d’ensemble pour Vénissieux souhaitent ouvrir ce débat délicat et ne se satisfont plus d’une générosité mal comprise qui nourrit le misérabilisme.



1 commentaire:

  1. on peut aussi voir ça
    https://www.youtube.com/watch?v=ohgFNaTG2Xg&list=UU-hrZHSpKnCwH7tSRRJ2pVA

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