jeudi 4 octobre 2012

Chauffage urbain : le choix du service public

Le conseil municipal du lundi 1 octobre s'est prononcé sur l'avenant 26 au contrat de gestion de la chaufferie de Vénissieux. Ce nouvel avenant acte l'extension du réseau de chaleur vers le centre ville (Maison du Peuple, groupe scolaire du Centre) et le nouveau prix du gaz.

Voici l'intervention du groupe :



"Madame le Maire, chers collègues,

Enfin. Enfin, nous respectons l’arrêté préfectoral du 25 mars 2010 concernant les rejets de CHV. Pendant plus de deux ans, nos concitoyens ont respiré un air pollué. D’ailleurs l’étude Aphekom (L'Aphekom est un projet européen mis en place pour évaluer l'impact sanitaire et économique de la pollution dans les grandes villes d'Europe), dont les résultats ont été dévoilés il y a quelques jours, a montré que respirer un air pollué au quotidien réduit l’espérance de vie. Il était donc grand temps de se mettre en conformité.

L’avenant 26 qui est soumis à notre vote ce soir ne présente pas de surprise. Il acte l’extension du réseau de chaleur vers le centre ville et propose un prix du gaz fixe jusqu’au 31 décembre 2014 afin d’éviter les trop fortes hausses pour les usagers.

Néanmoins, notre groupe a plusieurs questions :

-         La ville a négocié un prix fixe à partir du 1 janvier 2012. Les usagers vont-ils être remboursés des éventuelles sommes trop perçues ?
-         La ville est maître d’ouvrage des travaux d’extension. Que fait-elle pour surveiller les travaux ? Quelles sont précisément les actions possibles et prévues en cas de malfaçon ou de retard ?

Nous nous félicitons d’ailleurs que les nouveaux abonnés financeront les travaux par le biais du P2 et du P3 (reversées à la ville par le délégataire). Nous devons veiller à ce que le P2 et le P3 des anciens abonnés n’augmentent pas.

Nous profitons de ce rapport pour rappeler que la délégation accordée à la SECV s’achève en 2014. Notre ville aura le choix : signer un nouveau contrat de délégation de service public (c’est-à-dire confier la gestion du réseau à une entreprise privée) ou opter pour la régie directe (c’est-à-dire gérer elle-même son réseau de chauffage).

Le choix du mode de gestion est un enjeu majeur en termes économique, écologique et énergétique qui mérite une grande concertation citoyenne. Ne limitons pas le débat aux séances du conseil municipal ! Grâce aux conseils de quartiers, au site internet de la mairie, à Expressions, nous disposons de nombreux outils de communication pour convier les Vénissians à se saisir de cette question.

Nous proposons donc  d’ouvrir largement le débat pour réfléchir ensemble à la solution la plus avantageuse pour les usagers.

Nous avons l’occasion de faire un choix courageux, social et responsable. Nous pouvons porter les valeurs du service public, c’est-à-dire du service au public. Le service public est une richesse. Il fait primer l’intérêt général sur les intérêts particuliers. Il est porteur de démocratie, d’égalité, de progressisme. Il permet d’amortir le choc de la crise. Il constitue une solide fondation pour construire la ville de demain.

Plutôt que de nous livrer à de vaines incantations, en demandant à l’Etat ou au Grand Lyon de faire ce que nous ne faisons pas, Vénissieux la rebelle peut être en matière de services publics, Vénissieux l’exemplaire et non Vénissieux la donneuse de leçon."